mardi 18 août 2015

13. La Grande Muraille

Jeudi 13. - Après la journée marathon d'hier je décide d'aller voir la Grande Muraille. Un bus part pas loin de chez moi. Enfin quand je dis pas loin à Pékin il faut se méfier, je n'aurais jamais autant arpenter une ville sur des kilomètres qu'ici... J'arrive juste à temps pour monter dans le bus climatisé 919 partant pour Badalin, pas mécontent d'avoir prévu une petite laine. Deux heures plus tard courte pause au pied du Great wall, je tente une descente mais on me fait signe que c'est plus loin... Dommage ça me plaisait bien ici, beaucoup plus qu'arrivé à destination : c'est Mickey ! Traversée d'un centre commercial tonitruant, navettes d'acheminement, télécabines et file d'attente en plein cagnard à perte de vue, un vrai bonheur !
Enfin maintenant que j'y suis... Une heure plus tard j'accède enfin aux « œufs ». Lors de la montée la vision générale m'horrifie : c'est surpeuplé, mon calvaire n'est pas fini ! Il faut faire la queue pour sortir, puis pour arpenter la Muraille. Stoppé toutes les deux minutes par des amateurs de  « selfies » impitoyables, je passe plus de temps à éviter les coups d'ombrelles qu'à profiter pleinement d'un paysage par ailleurs surexposé dans une lumière trop crue. Car avec tout ça, il est midi, il fait 38° à l'ombre et il n'y a pas d'ombre ! Légèrement agoraphobe je ne suis pas vraiment dans mon élément et décide finalement de redescendre. Vu l'affluence j'oublie les télécabines, envisage un moment de redescendre à pied puis fini par prendre, parc d'attractions oblige, l'option « sliding cars » qui s'offre à moi. Enfin quand je dis « s'offre », je m'entends...
Re-serpentin fou et arrivée sur l'autre versant de la colline. Dommage, mon envie de prendre le train pour rentrer vient de s'envoler, la gare se trouvant maintenant à des kilomètres. Le 827 me ramène à Pékin avant les gros embouteillages de fin d'après-midi. Bref passage à l'hôtel pour une douche et un peu de repos puis départ vers la Colline de Charbon (créée avec les déblais d'excavation des douves) d'où l'on surplombe la Cité Interdite. Encore un bonne marche du métro à la porte Nord : elle s'avère fermée. Après une course surestimée un rickshaw local tente de m'arnaquer en me refilant des roubles comme monnaie. 
La Cité Interdite vue de la Colline de Charbon

Ça fait beaucoup en une fois et je le lui fais comprendre, ce sera la seule « embrouille » du séjour. Le Soleil décline, dans le parc c'est l'heure où les gens se retrouvent pour chanter, jouer ou faire de l'exercice. J'apprécie, prince de l'éphémère, un calligraphe dessinant à l'eau sur le sol.
J'ai repéré sur le guide un resto de quartier, sauf que le quartier il est pas à côté... c'est reparti pour la Longue marche ! J'arrive épuisé. C'est assez petit et fréquenté par quelques locaux. Je commande des raviolis sautés, spécialité de la maison, j'en choisi un de trois variétés et aussi des beignets d'aubergines. On m'amène un grand saladier de beignets puis illico une pile de raviolis énormes qui marchaient par trois, il y a de quoi manger à quatre ! Évidemment tout le monde se marre en voyant ma tête. C'est fameux ! Ici gaspiller la bouffe est signe d'opulence, mais pour ne pas vexer j'emporte, bien emballé, un « doggy bag » que j'abandonne plus loin, il devrait finir par trouver preneur. A mi-chemin du métro le guide parle d'un hutong supposé très animé la nuit tombée. Je n'y vois qu'un ballet de pelleteuses à la lumière des projecteurs... Trop tôt ou trop tard, les guides touristiques ont du mal à suivre le rythme d'une évolution frénétique ! Dans un jardin je tombe sur un dancing spontané où des couples évoluent, quelque soit le tempo, sur une chorégraphie mélangeant tango, rock et valse. C'est curieux mais exécuté avec grâce et plaisant à regarder. Voici donc un peuple aimable, souriant qui aime jouer, manger, chanter, boire et danser ! Je ne sais pas pour vous, mais moi c'est pas ce que j'avais entendu jusqu'alors sur les Chinois !


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